

CD Uplifters
Huit ans après ses débuts, Isaac Delusion annonce un nouvel album à paraître à l’automne. Titré « uplifters » (en minuscules), il marque une étape décisive dans l’histoire d’un groupe français à part, loin des modes et des excitations passagères. Rescapés d’une certaine scène du début des années 10’, Loïc Fleury et Jules Pacotte ont traversé le temps jusqu’à faire de leur musique un objet précieux : de la pop comme on n‘en fait plus, qui revendique haut et fort ses influences anglo-saxonnes.
Isaac Delusion est un groupe naturellement discret malgré les tubes accumulés (de Midnight Sun à How Much You Want Her en passant par Isabella), pourtant combien d’autres artistes ont-ils influencé ces dernières années ? Ceux qu’on qualifiait de doux rêveurs ont largement prouvé qu’ils savaient faire rêver les autres. Ils le montrent une nouvelle fois avec un album d’uplifters, c’est-à-dire tourné vers l’idée d’élévation – une jolie pirouette quand on s’appelle Isaac en référence à l’astronome Newton.
Cet album sera celui de l’écriture spontanée, de mélodies simples et belles, de chansons hors-temps et hors-sol malgré la gravité qui pèse toujours. « uplifters » est là pour faire la courte échelle aux cœurs désenchantés. Des mots même du groupe : « Ces chansons sont un hommage au soi d'avant. À cette frustration bienfaisante, cette période très précise où tu commences à avoir des rêves mais que tu ne peux pas encore les réaliser. » Sans pour autant laisser place à la nostalgie, Loïc Fleury et Jules Pacotte sont partis à la reconquête de ce continent enfoui où les rêves, la douceur et les envies ont resurgi comme au premier jour.
C’est ce voyage intérieur que raconte « uplifters » en onze morceaux solaires, couleur pastel, dont la légèreté n’exclut jamais la profondeur des intentions. « uplifters », c’est aussi l’histoire d’un disque dur parti en fumée. Le groupe y enregistrait les maquettes d’un album parti pour être complètement différent. Si l’album précédent, « Rust & Gold » (2017, microqlima) laissait libre cours aux explorations virtuoses, pour « uplifters » l’esprit de bidouillage a repris le dessus, comme à l’époque où Isaac Delusion s’inventait avec trois fois rien, dans le confort modeste d’une chambre de bonne en banlieue parisienne. La trentaine approchant pour les deux amis d’enfance, le besoin s’est doucement installé de renouer avec une énergie salvatrice, une innocence et une liberté qu’on pensait égarées avec l’expérience et les années.
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